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LES AVENTURES D'UN PILOTE D'AVIONS RADIOAMATEUR

Aujourd’hui je constate la suprématie des drones dans un conflit de haute intensité

Télépilote de drone : un métier qui donne des ailes et qui remplacera dans l’avenir à ce rythme les pilotes de chasse.

Source : Direction : Marine / Publié le : 20 février 2024

La base d’aéronautique navale de Lann-Bihoué accueille depuis 2019 l’école des drones de la Marine. Dépendant du centre de formation et d’entraînement de l’aéronautique navale (CEFAé), elle a déjà formé près de 1 000 élèves. En 2023, ils étaient plus de 400 à pousser les portes de cette école contre 120 cinq ans plus tôt. À terme, tous les bâtiments de surface de la Marine ont vocation à embarquer un drone, certains sémaphores sont par ailleurs dotés de moyens mis en œuvre depuis la côte.

L’école des drones forme chaque année des marins venus de toutes les autorités organiques et de toutes les spécialités. Cette formation est également ouverte aux gendarmes, militaires de l’armée de Terre ou encore à certains civils de la défense. Utilisés pour de multiples missions comme la surveillance, le renseignement. C’est un outil silencieux, rapide, discret et endurant.

Dans l’amphithéâtre Guilbaud, ils sont 45 marins à suivre les cours de la formation Télé opérateur de micro-drone aérien (TOMA). Celle- ci, créée en 2021, est plus succincte que la TOPDAC Basic et forme rapidement les marins avec des cours exclusivement théoriques, dont les notions importantes sont envoyées avant le début du cours. À la fin des deux jours d’apprentissage ces marins, du matelot au lieutenant de vaisseau, toutes spécialités confondues, seront capables de mettre en œuvre un micro-drone (pesant jusqu’à deux kilogrammes) en vue et hors vue dans un espace bien délimité. Ils devront ensuite passer une qualification de type (QT), formation pratique dispensée par le CEFAé et au sein de chaque autorité organique. Cette dernière vient également achever la formation TOPDAC Basic. Entre 200 et 250 TOMA sont formés chaque année.

Le maître principal Benoît, détecteur anti sous-marin de bord (DASBO), parapentiste et pilote d’ULM dans le civil, dispense en ce début d’après-midi le cours sur les messages aéronautiques, les messages permanents et éphémères qui peuvent concerner une zone de vol (NOTAM messages aux navigants aériens). C’est l’un des quatre instructeurs de l’école, tous originaires de spécialités différentes, de la force d’action navale, en passant par celle de l’aéronautique navale ou encore de celles des fusiliers marins et commandos. Pour le maître principal, l’utilisation des drones est un enjeu face aux défis actuels : « il ne faut pas rater le coche », raison pour laquelle il a souhaité intégrer l’école dès son ouverture.

Actuellement, le TOPDAC Basic forme sur l’utilisation des drones de contact. Il se passe sur micro-drone et l’un des quatre simulateurs de vol de l’école permet même de piloter le drone Fury (150 kilogrammes). Armé de son joystick, le maître Sylvain le dirige vers l’île de Groix. « L’objectif est d’appliquer la théorie et de commencer à intégrer l’interface homme-machine avec une dizaine de coordonnées : vitesse, altitude, coordonnées GPS », explique le lieutenant de vaisseau Quentin, chef du service drones. Il s’agit là de transformer la connaissance en compétence.

Après la théorie, la pratique. Direction le hangar H6 à quelques minutes en voiture du CEFAé. Dans une boîte noire, se trouvent une tablette et une manette intégrée pour diriger un quadricoptère. Ce jour-là, le vol se fera sur le micro-drone Parrot Anafi voué à être remplacé par le drone Parrot USA (à l’image).

Maîtriser les commandes une à une est assez simple. Comme sur une manette de console, L2 permet de baisser ou de monter la caméra, R2 de zoomer, L1 de remettre la configuration à zéro et R1 de prendre une photo. Au tour des joysticks : avec celui de gauche il est possible de monter et de descendre, mais aussi de tourner de gauche à droite. La manette de droite permet quant à elle d’avancer ou de reculer.

Le drone décolle et souffle au passage quelques feuilles qui jonchent le sol. Une fois à cinq mètres de haut, le vol peut débuter. Afin de réussir la partie pratique de la formation, le télépilote doit maîtriser deux actions simultanées lors de l’évaluation. Elles sont apprises et répétées en amont lors des très nombreux vols et illustrées par plusieurs schémas.

Avec un peu de pratique, avancer en montant, descendre en tournant sur soi- même, s’apprend sans trop de difficultés. En revanche, slalomer entre des plots, réaliser un arc de cercle en gardant la caméra en direction d’un radar nécessite un peu plus de dextérité. Quelques minutes ne suffisent pas, il faudra revenir pour s’améliorer. Comment réussir à effectuer correctement les différentes manipulations ? « Il faut parler à voix haute et décomposer chaque mouvement », conseille le lieutenant de vaisseau Quentin.

Consciente de l’essor de cette technologie et de son importance pour les armées, l’école devrait proposer un nouveau cours de trois à quatre semaines destiné à l’utilisation du système de mini-drones aériens embarqués pour la Marine (SMDM) dès septembre 2024. Plus difficile à appréhender, il nécessite une formation très complète avec plus de 20 heures de théorie et 40 heures de simulateur avant de pouvoir se lancer sur 40 heures de vols terrestres, côtiers et maritimes.

 

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